L'Histoire Naturelle

« On appelle histoire naturelle la connaissance des choses, qui sont produites dans l’Univers, et que les hommes peuvent découvrir par les sens. Entre toutes les sciences qui ont été cultivées par l’industrie des hommes celle-ci a toujours passé avec raison pour une des principales. »

 

C’est la définition qu’en donne Herman Boerhaave (1668-1738) dans la préface du Botanicon Parisiense de Sébastien Vaillant (1669-1722).

 

Le terme histoire naturelle recouvre plusieurs disciplines actuelles : la biologie, la géologie, la zoologie, la botanique, la médecine mais aussi la paléontologie, l'astronomie, la physique et la chimie.

L'approche scientifique de la nature fait son apparition avec le philosophe grec Aristote (384 av. J.-C.-322 av. J.-C.) qui consacre de nombreux traités au monde animal, notamment Parties des Animaux où il aborde la question de la classification des animaux par genre et par espèce.L'un des facteurs les plus importants dans la diffusion et les progrès de la science au XVe siècle est la mise au point de l'imprimerie par Gutenberg vers 1450. La première impression d'un livre consacré à l'histoire naturelle remonte au moins à 1475. Elle concerne une version illustrée du Buch der Natur rédigé par Konrad von Megenberg au siècle précédent.

Les voyages scientifiques

C'est à partir de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle que des voyages d'études, dans des pays éloignés, sont effectués par des missionnaires et par des médecins.

Les voyages d'exploration, à des fins naturalistes, se multiplient depuis la fin du XVIIIe siècle et se poursuivent tout au long du XIXe siècle.

En France, le naturaliste Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788), par ses écrits (notamment ses Histoires naturelles), a largement contribué à vulgariser l'histoire naturelle auprès de ses contemporains. La Bfm possède deux versions, une entièrement colorisé et une en noir et blanc.

 

 

Plus tard de nombreux scientifiques accompagnent l'Expédition d'Égypte (1798-1801), notamment le naturaliste Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844) et le botaniste Alire Raffeneau-Delile (1778-1850). Leurs travaux sont publiés dans l'ouvrage Description de l'Égypte qui consacre 3 volumes à l'Histoire naturelle.

 

L’illustration

Dans les ouvrages imprimés les illustrations sont réalisées grâce à des estampes (procédé d'impression qui permet de reproduire une œuvre par la presse). Les dessins peuvent être colorés au moment de l'impression ou par la suite ils peuvent être rehaussé à l'aquarelle, aux pastels ainsi qu'à la gouache.

Il arrive souvent que les dessins ne correspondent pas à la réalité. Le graveur est rarement celui qui voit l’animal ou la plante. Parfois même il réalise des croquis suivant des mythes et légendes rapportés de contrées lointaines. C’est notamment le cas pour la licorne ou le poisson-êvèque.

 

Le cas du rhinocéros

Pour faire l’illustration d’un animal ou d’une plante, il faut en disposer. Le rhinocéros unicorne en est un célèbre exemple. Huit spécimens vivants sont conduits d’Asie en Europe entre 1515 et 1799. L’image la plus connue est certainement celle que réalise Albrecht Dürer (1471-1528) en 1515. Il n’a pas vu lui-même l’animal et il réalise sa gravure seulement à partir de correspondances et d’un schéma. Partant d’observations de seconde main, Dürer commet des erreurs dans la représentation de l’animal notamment concernant l’armure recouvrant le rhinocéros.

 

Les illustrations des recueils d’histoire naturelle servent aussi à se souvenir de toutes ses espèces disparues telles que le dodo, le grand pingouin ou le pigeon migrateur américain. Ces croquis, dessins et gravures sont désormais les seuls témoignages de l’existence de ces espèces.

 

 

Vous pouvez retrouver certains des plus grands noms de naturalistes dans nos collections :

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