Alerte au choléra

En 1872, le Comité consultatif d’hygiène publique de France, créé au lendemain de la Révolution de 1848, décide de publier un recueil annuel de ses travaux. Ce Comité dépendait alors du ministère de l’Agriculture et du Commerce, la création d’un ministère de la Santé ne remontant qu’à 1930.

Les bulletins annuels sont désormais numérisés et visibles sur le site Internet du ministère des Solidarités et de la Santé.

La BFM possède dans ses collections le premier volume des travaux du Comité d’hygiène publique, mais, comme souvent, les particularités de l’exemplaire sont plus importantes que le volume lui-même. Au début du livre, on remarque l’étiquette de la pharmacie Tarrade, avenue du Pont-Neuf à Limoges. Il est fort possible que ce volume ait fait partie de la bibliothèque professionnelle du pharmacien, avec d’autres qui portent la même étiquette.

À la fin du volume, est collé un numéro du Recueil des actes administratifs de la préfecture de la Haute-Vienne, de 11 pages, dont la principale rubrique concerne les « précautions à prendre en temps de choléra ».

Plusieurs maladies quelque peu différentes sont aujourd’hui distinguées sous le nom de choléra ; mais elles ont deux points communs qui en font de graves problèmes de santé publique : d’une part elles ont sur l’organisme des effets gravement délétères, souvent mortels faute de traitement adapté ; d’autre part, elles présentent un caractère hautement contagieux.

Comme le souligne l’instruction préfectorale, les connaissances médicales et scientifiques, en cette fin du XIXe siècle, ont déjà largement progressé, et les recommandations sont donc adaptées. La grande figure des connaissances médicales et scientifiques à l’époque est Louis Pasteur (1822-1895), dont on retrouve d’ailleurs le nom parmi les membres de la commission du Comité consultatif ayant élaboré ces instructions.

L’un des principaux conseils donnés aux habitants est notamment de faire bouillir l’eau destinée à la consommation, mais aussi de peler soigneusement les fruits, si possible de les consommer cuits ; les mêmes recommandations valent aussi pour les légumes. On recommande aussi au public d’éviter « l’excès de plaisir »… mais aussi l’excès de travail !

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