La maison carrée de Nîmes

Focus sur le classement de la maison carrée de Nîmes au patrimoine Mondiale de l’Unesco.

Si l’immatériel représente l'intangible comme des pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire, il fonde les bases du matériel qui incarne les valeurs immatérielles et interculturelles transmises de générations en générations.

La quarantième édition des journées européennes du patrimoine des 16 et 17 septembre 2023 a été l’occasion de partir à la découverte du « patrimoine culturel vivant ». Cette édition a ainsi marqué le vingtième anniversaire de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Le lendemain, la 45^ème session élargie du comité du patrimoine mondial, réunie à Riyad en Arabie Saoudite, se prononçait sur l’inscription de la maison carrée de Nîmes sur la liste du patrimoine mondial de L’UNESCO.

L’inscription de ce bien sur cette liste découle de la convention internationale relative à la protection du patrimoine mondial de 1972, ratifiée par la France en 1975. La convention porte sur des éléments « bâtis par l’homme ou constituant naturellement un paysage ». Elle fournit un cadre intergouvernemental pour la coopération internationale en vue de l’identification et de la conservation des sites les plus exceptionnels.

Préalablement à cette inscription, il est à noter que la maison carrée avait fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840 lui permettant ainsi, de demander des secours afin de maintenir son état de conservation.

Ses restaurations successives en font aujourd’hui un des monuments les mieux conservés au monde.

Petit historique de la maison carrée de Nîmes

Cet ancien temple romain hexastyle a été édifié sous le règne d’Auguste (63 av. J-C. – 14 ap. JC.) et dédié à la gloire de ses deux petits-fils.

La maison carrée, bien qu’elle ne le soit pas (13.54 m de large sur 26,43 m de long) porte ce nom depuis le XVI^ème siècle. Dans la langue française de cette époque, toute figure géométrique ayant quatre angles droits était désignée par le mot « carré » : le « carré long » pour le rectangle et le « carré parfait » notre carré actuel.

Au fil des siècle, le temple a conservé son nom mais a eu différentes fonctions : hôtel de ville, maison consulaire, église, musée des arts antiques pour devenir aujourd’hui un espace de médiation.

La maison carrée dans nos collections

Histoire generale de Languedoc, avec des notes & les pieces justificatives, composée sur les auteurs & les titres originaux, & enrichie de divers monumens. Par deux religieux benedictins de la congregation de S. Maur. Tome premier [-quatrième]

Cote : MAG.P H1113

L’histoire générale du Languedoc est un ouvrage sur l’histoire de la province de Languedoc qui a été rédigé durant la première moitié du XVIII^ème siècle par les pères bénédictins Dom Claude Devic et Dom Joseph Vaissète.

C’est sur proposition de l’archevêque de Narbonne, Charles le Goux de la Berchère, président né des états du Languedoc que cet ouvrage a vu le jour. Les pères Marchand et Boyer ont primitivement collaboré à l’ouvrage. Puis, Dom Claude Devic (1670-1734), et dom Joseph Vaissète (1685-1756), tous les deux bénédictins et membres de la congrégation de Saint-Maur ont été chargés en 1715 de mener les recherches dans les dépôts provinciaux, les bibliothèques publiques, les forteresses royales, les églises, les abbayes, les collections privées, mais aussi à Paris, au Trésor des Chartes, dans les grands corps de l'État ou encore la bibliothèque de Colbert. Ils s’appuyèrent sur les origines, et les auteurs antiques jusqu’à la période estimée à 1643, à la mort de Louis XIII.

Les 5 volumes ont été publiés entre 1730 et 1745, chez l’imprimeur parisien Jacques Vincent comprenant 3 parties chacun : un récit historique, suivi de notes savantes, puis de pièces justificatives. Seuls les quatre premiers volumes sont conservés à la Bfm de Limoges. Le premier tome s’attache à la période avant 844, le seconde de 877 à 1165, le troisième de 1165 à 1271 et le quatrième de 1271 à 1443. Le cinquième couvre la période de 1443 à 1642 et comporte aussi des additions et corrections aux 5 volumes. Les 3 derniers volumes, parurent après la mort de Dom Devic.

Quelques éléments notables sont à mentionner sur cette édition qui comporte une page de titre en noir et rouge, de nombreuses figures et planches gravées sur cuivre par Charles-Nicolas Cochin (1688-1754) dit Charles-Nicolas Cochin père, Cochin l’ancien ou Cochin le vieux (dessin par Rolin, Arch. et Cl Lucas, Sculp.). De nombreux contributeurs collaborèrent à cette œuvre. Outre de multiples monuments du Languedoc décrits au fil des tomes, le tome 1, sorti en 1730 offre une gravure remarquable de la maison carrée.

Cet ouvrage et doté d’une reliure avec triple encadrement de filets à froid et tranches marbrées.

Les 5 volumes sont consultables en ligne sur Gallica ou sur place, sur demande auprès du pôle Limousin et patrimoine.